Depuis près de 3 ans, la précarité énergétique des familles s’est largement aggravée. Si les hausses exorbitantes des coûts du gaz et de l’électricité ont touché tout le monde, elles ont été d’autant plus subies par les locataires et habitants de passoires thermiques, avec des modes de chauffage vétustes. Elles ont creusé de fortes inégalités déjà flagrantes entre habitants selon la qualité thermique de l’habitat et les sources d’énergie utilisées pour produire de la chaleur (gaz naturel, fuel, biomasse etc..)
Ces inégalités se vérifient également entre locataires des quartiers d’habitat social dans l’Eurométropole de Strasbourg. Certains secteurs bénéficient déjà d’une réhabilitation thermique effective depuis plusieurs années (Guirbaden à Bischheim, Wihrel à Ostwald) pour d’autres ces travaux sont en cours (Elsau à Strasbourg, maille Eléonore à Hautepierre). De plus, pour de nombreux immeubles, la source d’énergie principale permettant d’alimenter les chaudières reste le gaz naturel.
Cela est le cas pour les locataires du quartier d’Hautepierre pour lesquels les habitants ont reçu des factures de gaz particulièrement élevées ces trois dernières années. Cependant par des outils locaux il est possible de sortir de cette dépendance.
Les réseaux de chaleur urbains pour garantir un mix énergétique :
Ce jeudi 3 avril dans le cadre des réunions mensuelles des locataires d’Hautepierre, la CSF 67 invitait le gestionnaire du réseau de chaleur Ouest Strasbourg : Evos. Le réseau de chaleur permet d’alimenter le quartier en chaleur provenant de différentes sources d’énergie. Actuellement ces sources sont encore le gaz naturel, le biométhane mais également la biomasse. A l’horizon 2028 et grâce à l’installation de pompes à chaleur sur son site central, il utilisera la chaleur rejetée par le CHU d’Hautepierre dans la nappe phréatique. Associé aux chaudières biomasses, le réseau devrait alimenter le quartier avec 88% d’énergies renouvelables. L’extension du réseau devrait également alimenter les quartiers de Koenigshoffen et Cronenbourg à terme.
Des changements majeurs auxquels les habitants et locataires doivent être associés !

Si les clients et premiers interlocuteurs du réseau de chaleur Evos sont les bailleurs sociaux ou copropriétés, les premiers touchés par ces évolutions majeures sont les consommateurs et donc les habitants et locataires. Pour que ces aménagements soient bénéfiques, la parole des habitants et locataires devra être prise en compte dans les décisions futures.
Par ailleurs, la CSF 67 rappelle que seul un programme d’ampleur de réhabilitation thermique des logements des parcs privés et publics permettra de protéger durablement le budget des locataires.